Le cinéma s'est-il penché sur le thème du handicap ? Comment a t-il été traité dans les films de notre patrimoine ? Est-ce vrai que l'on ne montrait jamais de personne en situation de handicap ?
Réponse dans ce billet de blog où tous les films choisis, l'ont été avec une évidente subjectivité.
Cortex média vous invite à découvrir 5 films du patrimoine qui parlent du handicap.
Film n°1 : La nuit est mon royaume
Un chef d’œuvre absolu.
Dans ce film un peu oublié,
Jean Gabin incarne un cheminot, Raymond Pinsard, devenu aveugle à la suite d’un accident de vapeur dans la locomotive. Il y a tout dans ce film. Le jeu de Gabin est puissant, incarné, porté par la grâce. Le handicap est abordé avec une modernité déconcertante. Un passage l’illustre bien. La mère de Raymond Pinsard veut qu’il intègre un centre pour malvoyant. Raymond refuse… « qu’est-ce que j’irais faire dans un centre d’aveugles, j’aurais des discussions d’aveugle avec des aveugles ».
Le film pose la question des institutions et de la pertinence de mettre à l’écart les personnes en situation de handicap. Un débat au cour des préoccupations actuelles. Le film pose également la question de l’acceptation du handicap après un accident. On voit Raymond lutter contre ce nouveau statut conférer par son handicap. C’est brillant et bien vu. Une pépite à découvrir.
A voir sur Gaumont Classic
Film n°2 : SCHOCK
Le syndrome de stress post-traumatique n’est pas le premier des handicaps qui vient à l’esprit. Schock aborde en 1946 ce trouble qui sera reconnu tardivement.
Janet Stewart (Anabel Shaw) rentre chez elle. Par la fenêtre de sa chambre, elle aperçoit un homme assassiner une femme. Traumatisée, elle tombe dans le coma. A son réveil, elle reconnait le psychiatre, (Vincent price) qui s’occupe d’elle, comme étant
le meurtrier.
Le réalisateur Alfred L Walker, nous entraine dans un film noir dont seul les américains ont la recette. Au-delà de l’intrigue, le film nous documente sur la psychiatrie de l’époque. Chez Cortex média, c’est le genre de pépite que l'on adore. Vincent Price, acteur spécialiste des films de série B et précurseur des films d’horreur livre comme toujours une superbe prestation.
Schock est disponible sur Cortex média TV à découvrir avec un sous titrage sourd et malentendant en exclusivité.
Film n°3 : Elephant Man
Impossible de parler de film du patrimoine sans évoquer le chef d’œuvre de David Lynch. Le film est l'adaptation des mémoires de Frederick Treves. Ce médecin du 19e siècle est connu pour avoir été le médecin de Joseph Merrick, surnommé « Elephant Man » (« l'homme-éléphant ») du fait de ses nombreuses difformités. On sait aujourd'hui que ce pauvre homme était atteint du Syndrome de Protée. Ce film nous montre comment le handicap était perçu à l'époque, mais il amène également une profonde réflexion sur le fait que l'exclusion de la différence est un choix. Dans le film, le médecin décide de prendre soin de Joseph Merrick, tandis que le reste de la société par peur, mercantilisme fait le choix de l'exclure où de l'exposer comme une bête.
Film n°4 : Les yeux de l'amour
Les plus jeunes ne le savent peut-être pas mais Jean Claude Brialy fut un immense acteur. Dans "Les yeux de l'amour", il incarne un jeune délinquant (Pierre Ségur) arrêté par les allemands. Alors qu'il s'évade, il devient aveugle. Il est alors recueilli par une vieille fille, Jeanne Montcatel, incarnée par l'incroyable Danièle Darrieux. Le film explore avec brio la relation amoureuse en temps de guerre, de deux personnages attachants et brisés par la vie. Dans le film Jeanne est sous l'emprise d'une mère castratrice qui lui fait croire qu'elle est laide. Pierre devenu aveugle, est finalement le seul homme qu'elle pense pouvoir aimer. Son handicap devient une force pour séduire celle qu'il aime. C'est un très beau film de Denis de la Patellière peu connu qui mérite pourtant d'être vu.
A voir sur Gaumont Classic
Film n°5 : L'emprise avec Bette Davis
Clairement ce film n'a pas marqué l'histoire du cinéma. Mais la présence de Bette Davis, qui fait partie de mon panthéon personnel, fait de ce film noir très classique une petite pépite à découvrir d'urgence.
Philip Carey, jeune homme handicapé d'un pied bot, quitte Paris où il a vainement tenté de devenir peintre, et abandonne toute ambition artistique. Il s'installe à Londres où il s'inscrit à la faculté de médecine.
Par l'intermédiaire d'un camarade, il fait la connaissance de Mildred Rogers, une serveuse. Il en tombe amoureux. Cette dernière n'éprouve aucun sentiment particulier envers lui mais entend profiter de la situation. Bette Davis incarne à merveille une Mildred Rogers que l'on déteste, mais que l'on finit à prendre en pitié.
A voir sur Arte.tv
Sophie Vouzelaud et Cortex média lance un grand projet de financement participatif pour mettre en accessibilité 50 films du patrimoine !
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Merci d'avoir lu cet article sur 5 films du patrimoine qui parlent
du handicap.
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