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Pourquoi travailler en étant en situation de handicap ?

Dernière mise à jour : 22 févr.

Sandrine Brotons vous explique pourquoi travailler en étant en situation de handicap.



sur un fond violet, on voit henri IV avec un plat de nouille sur la tête
(c)Cortex média

L'IMPORTANCE DU TRAVAIL POUR LES PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP 4/4


Actuellement, une personne en situation de handicap (physique, mental ou maladie chronique) a trois fois plus de difficultés à trouver du travail.


Pourquoi travailler en étant en situation de handicap ?


Si la question peut prêter à sourire, elle est, au fond, souvent posée aux personnes concernées. Les prestations compensatoires, les pensions d’invalidité etc.… apportent un revenu parfois perçu comme une rente qui permettrait aux personnes en situation de handicap de vivre sans avoir besoin de travailler, confortablement installées dans un canapé à profiter des plaisirs de l’oisiveté. Une vision évidemment très éloignée de la réalité, réductrice de l’utilité du travail et du sentiment d’appartenance sociale qu’il génère.


« Le travail permet de maintenir une vie sociale » répètent avec conviction Isabelle et Valérie. Toutes deux expriment avoir souffert de l’isolement entrainé par la survenue de la maladie et de la crainte de perdre leur emploi. Le travail rythme notre vie quotidienne (travail, repos, loisirs).


Le travail permet un lien social important ainsi qu’un développement de notre culture ». Il donne à ces personnes dont la vie est perturbée par la maladie, le handicap, le sentiment d’être une personne comme les autres.


Ce que confirme Armand « Le travail a un rôle majeur dans mon équilibre de vie. Il permet de retrouver un rôle dans notre société, de m’assumer par mes propres moyens sans attendre que la société fasse tout pour moi. Il me permet également de nouer des liens avec des personnes qui ne me ressemblent pas forcément ». Une façon donc pour lui de retrouver dignité, capacité d’action et choix de vie.


Isabelle confie aussi « travailler, maintient nos capacités intellectuelles en éveil et s’il existe une bonne ambiance sur son lieu de travail, c’est un bon anti-dépresseur. Il faut simplement trouver avec l’employeur le juste milieu entre travail et repos ».


C’est d’ailleurs, ce que Valérie actuellement en mi-temps thérapeutique essaie de mettre en place, un équilibre entre son temps de travail et sa vie avec la maladie.


Thierry Herengt, 58 ans, a été mis en invalidité catégorie 2, il y a 13 ans, par suite de l’évolution de sa maladie chronique. « Aujourd’hui encore, mon travail me manque. J’aimais tellement ce que je faisais. Les relations avec mes collègues me manquent aussi beaucoup. Depuis je me retrouve tout seul chez moi et ma vie finit par tourner qu’autour de ma maladie. Sans travail, on se sent dévalorisé. Mon moral n’est pas au top, ce qui n’arrange en rien mon état de santé. Le syndrome du serpent qui se mord la queue. »


Christine Crouzet était en recherche d’emploi quand elle s’est retrouvée en 2013 en situation de handicap. Mais malgré des compétences non négligeables, elle a dû accepter un poste bien en dessous de ses capacités. Finalement, l’entreprise dans laquelle elle travaillait a dû fermer. Un mal pour un bien, nous dit - elle car malgré un burn-out, Christine a repris le cours de sa vie en main. Aujourd’hui épanouie, dans un travail qui lui tient à cœur : coach professionnelle pour les personnes atteintes d’une sclérose en plaques, maladie dont elle-même est touchée.


Beaucoup de personnes en situation de handicap se tournent vers le bénévolat car elles n’arrivent pas à trouver ou retrouver un emploi. Elles s’impliquent dans des associations et se basent sur le principe de la pair-aidance.


En conclusion, les témoignages d’Isabelle, Valérie, Armand, Laurent, Thierry et Christine, sont des exemples montrant que le travail ou le retour au travail participe au développement et au maintien de l’élan vital. Il permet de sortir de son espace privé, de s’extraire de son handicap, d’apprendre à vivre avec et non de le subir.


Les personnes en situation de handicap doivent faire preuve d’une détermination à toute épreuve pour travailler. Tous ces efforts ne devraient -ils pas être mis en avant par les employeurs comme source de motivation et de compétences à valoriser ?


Et pour aller plus loin dans cette réflexion, ne devrait-on pas repenser la place du citoyen malade comme « usager critique et responsable des institutions » ? (Beaud, Confavreux et Lindguard « La France Invisible »2006 p15)



Retrouvez sur notre plateforme de VOD des contenus dédiés à la thématique du travail et du handicap :


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Nos sources


AGEFIPH : Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées. www.agefiph.fr

FIPHFP : Fonds d’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique. www.fiphfp.fr











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