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Sandrine Brotons

"Le TDAH est un trouble du neurodéveloppement."

Dernière mise à jour : 20 sept.

Pour son neuvième documentaire, le réalisateur Benjamin Laurent repart sur le sujet du TDAH. Après "Plongez en nos troubles" qui abordait la question du TDAH à l'école. Voici "TDAH de l'adulte, 5 témoins se dévoilent" qui retrace le parcours de 5 adultes.



Une photo en noir et blanc. Un homme avec des cheveux blanc regarde la camera avec les bras croisés.
Benjamin Laurent

Cortex : Pourquoi être parti de l’enfance de chacune des personnes interviewées ?


Lorsque l’on a démarré le film, il était évident pour moi que le début de l’histoire des personnes prenait racine dans l’enfance. Le TDAH est un trouble du neurodéveloppement. Ce n’est pas un trouble qui apparait à la suite d’une supposée éducation ratée, d’une carence quelconque. Je voulais absolument que l’on se rende compte de ça. C’est également une façon de montrer l’importance d’un diagnostic qui soit fait rapidement. Tous les témoins du film ont comme point commun de ne pas avoir été diagnostiqué dans l’enfance. On peut légitimement se demander si leur parcours n’aurait pas été différent.


Pourquoi avoir utilisé des passages en dessin animé pour illustrer des séquences du film ?


Il y a dans le film des séquences émotionnellement douloureuses pour des personnes qui, comme moi, ont un TDAH. On peut rapidement se projeter dans la vie de chacun des personnages,

et s’y identifier en fonction de son vécu. Le dessin était pour moi une manière d’adoucir les propos, de nous transporter dans l’imaginaire et nous permettre de ne pas

prendre la réalité trop de front.


Sur un fon rose, en arrière plan un stade d'athlétisme est représenté. Au premier plan un homme immense est habillé en survetement. Avec sa main, il écrase une petite fille qui se protége en mettant son bras en opposition.
Dessin réalisé par Ketsia Quillet-Aucour

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué lors de la rencontre avec les personnes interviewées ?


Le film a été compliqué à réaliser. J’ai eu du mal à me lancer dans le sujet. Le fait d’être concerné par le trouble est à la fois un avantage et un handicap. C’est un avantage, car je peux comprendre et ressentir ce que me livraient les personnes. Je me disais tout le temps : est-ce qu’à leur place, j’aurais eu le courage d’en parler ?


Et c’était en même temps un handicap car certaines situations faisaient écho à mon parcours. J’avais

beaucoup d’empathie envers ces cinq personnes. La vulnérabilité qu’ils m’ont confié m’a vraiment marquée. C’est pour cette raison que j’aime profondément le documentaire, on y vit des moments humains très intenses.


Dans un couloir d'hôpital un homme est assis. il regarde vers le bas l'air pensif. il est chauve et habillé avec une veste en jean.
Philipe G. Témoin du documentaire

Comment avez-vous choisi les témoins du film ?


Chez Cortex Média, nous avons une méthodologie basée sur une valeur cardinale : la co-construction.

Nous travaillons toujours avec les associations représentant les personnes concernées que nous filmons. C’est important pour nous afin de proposer des films qui soient différents et utiles aux premiers concernés. Avec l'association HyperSupers TDAH France, nous voulions absolument éviter le cliché habituel. L’adulte TDAH entrepreneur à succès qui court dans tout les sens qui parle du TDAH comme d’un super-pouvoir ce n’était pas notre objectif.


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